zad Moultaka Zarani
Zàrani se situe exactement entre le sortilège et le recueil poétique. Fadia Tomb El-Hage, une des plus belles voix du Liban, offre son timbre rare, sombre et félin à ces mouwashahs arabo-andalous, certains très anciens, écrits ou repensés par Zas Moultaka, ciselés au luth et aux percussions, contrariés et prolongés par la présence du piano. Commande du Festival de Beiteddine(Liban 2002), cette oeuvre qui sera reprise en concert en France en 2004, marque un tournant dans l’écriture du musicien, synthèse subtile entre l’écriture occidentale, la linéarité mélodique et les échelles propres aux modes orientaux. L’art du détail est celui de ces broderies aux entrelacements complexes. D’où ces sentiments d’ivresse troubles, à la lisière du sensuel et du spirituel, d’où cette sensation d’envoûtement.