samedi 14 février 2015

Jean Genet Le condamné à mort chanté par Marc Ogeret flac



Le condamné à mort

3 commentaires:

  1. Merci "album d'un pessimiste" c'est meilleur que la cassette foutu... Dommage qu'il n'y est pas le nom des musiciens.

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    1. Marc Ogeret chante
Le condamné à mort de Jean Genet





      Poème : Jean Genet (texte compris dans cet envoi)
      Musique : Hélène Martin
      Liaisons musicales, arrangements et direction musicale : Jean-François Gaël
      Guitares : Jean-François Gaël, P. Buffenoir
      Basse : Léo Petit
      Accordéon : Guy Boulanger
      Violon : Michel Cron
      Percussion : Gus Wallez
      Chanté et dit par Marc Ogeret (avec la voix d'Hélène Martin)

      Durée : 35 min 10
      Audio : FLAC (EAC)
      Taille fichier : 174.49 MB
      © EPM 2002





      Le condamné à mort est un poème écrit en 1942 par Jean Genet (1910-1986), alors incarcéré à la prison de Fresnes pour vol.
      Voici ce qu'il écrit en conclusion de ses vers :
      J’ai dédié ce poème à la mémoire de mon ami Maurice Pilorge dont le corps et le visage radieux hantent mes nuits sans sommeil. En esprit je revis avec lui les quarante derniers jours qu’il passa, les chaînes aux pieds et parfois aux poignets, dans la cellule des condamnés à mort de la prison de Saint-Brieuc. Les journaux manquent d’à-propos. Ils commirent d’imbéciles articles pour illustrer sa mort qui coïncidait avec l’entrée en fonction du bourreau Desfourneaux. Commentant l’attitude de Maurice devant la Mort le journal l’Œuvre dit que « cet enfant eût été digne d’un autre destin ». Bref on le ravala. Pour moi, qui l’ai connu et qui l’ai aimé, je veux ici, le plus doucement possible, tendrement, affirmer qu’il fut digne, par la double et unique splendeur de son âme et de son corps, d’avoir le bénéfice d’une telle mort. Chaque matin, quand j’allais, grâce à la complicité d’un gardien ensorcelé, par sa beauté, sa jeunesse et son agonie d’Apollon, de ma cellule à la sienne pour lui porter quelques cigarettes, levé tôt il fredonnait et me saluait ainsi, en souriant : « Salut Jeannot du matin ! » Originaire du Puy de Dôme il avait un peu l’accent d’Auvergne. Les jurés, offensés par tant de grâce, stupides mais pourtant prestigieux dans leur rôle de Parques le condamnèrent à vingt ans de travaux forcés pour cambriolage de villas sur la côte, et le lendemain, parce qu’il avait tué son amant Escudero pour lui voler moins de mille francs, cette même cour d’assises condamnait mon ami Maurice Pilorge à avoir la tête tranchée. Il fut exécuté le 17 mars 1939 à Saint-Brieuc.

                 

      Photo de Genet jeune et son portrait par Giacometti


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